Force Pas
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[Feux et balises][First 30][Force Pas][Technique][ Pavillonnerie]

 

L'achat de Force Pas 2

J'ai commencé la voile en 1964. Mon Père a acheté, à cette époque, un Estuaire Sport qui n'avait de sport que le nom !!! Ce bateau dont le dessin était inspiré par les pinasses du bassin d'Arcachon, disputait au Shellfish, autre baignoire réputée, les places de der nier dans toutes les régates régionales. C'est à Fréjus, dans les années 70, que j'ai appris à naviguer. A l'école de voile en tant qu'élève puis rapidement en tant que moniteur. Plus tard, en 1976, j'ai pu racheté le premier dériveur sur lequel j'ai reçu des cours le 3427. Délaissé au profit de ponants plus performants, ce bateau n'avait pas trop souffert de ses années à trimbaler des élèves. Alors, je me suis laissé tenter.

En le ramenant en Bretagne, je voulais pouvoir être fier de lui, même si c'était un bateau de Méditerranée, il fallait montrer, qu'il était digne de naviguer sur la Manche. Alors je l'ai restauré entièrement, peinture, vernis, gréément courant et dormant tout y passa. Et finalement, il avait fier allure. J'ai même entendu un autre plaisancier dire que c'était le plus beau dériveur de la plage....A 29 ans, ce ponant avait gardé toute sa superbe. Par contre moi, j'avais pris de l'âge et un dessalage me l'a rappelé un peu violemment. C'est à partir de là que j'ai compris que j'avais passé l'âge du dériveur..... C'est pourtant, je le crois, la pratique de la voile la plus pûre, celle où on prend conscience du langage bateau qui s'adresse à tous nos sens.

Après de longues années de location avec les amis, sans l'ombre d'un nuage entre nous, la possession d'un bateau me trottait dans la tête. En achetant une maison  près de la mer la tentation était trop forte. J’avais construit dans ma tête un cahier des charges auquel Françoise finalement avait adhéré. Il tenait en quelques mots : transportable, rapide, facilement échouable et entrepôsable   dans notre jardin.

Simple non….. !!! Ainsi les locations de gros bateaux avec les mais restaient justifiables ! Nous avons tout d’abord tourné nos recherches vers des multicoques transportables. La visite d’un speed 770 nous a fait réfléchir et nous avons interrompu nos recherches pour quelques semaines.

Nous avons repris nos recherches pendant l’été 1999. Cet été là avait été particulièrement maussade et des amis grenoblois qui étaient venus nous voir en ont fait les frais…Et nous, pour tromper notre ennui, nous avons recommencé à visiter des bateaux. En autre : un Ecume de mer, un Altante ou un Régent. Quel cocktail de mauvaises odeurs ! ces bateaux fermés et stationnés en Bretagne nord sentait l’humidité et le moisi. Un parfum raffiné, mais pas trop de notre goût.

En furetant de port en port, j’ai trouvé un journal d’annonces que j’ai parcouru avec avidité une fois rendu à la maison. Cette lecture approfondie m’a permis de trouver deux bateaux intéressants dont un 8m et un first 30 en vente à St Malo. Le 8m, dériveur en alu, revenait d’un long périple. Son prix dépassait légèrement le budget que je m’étais fixé et surtout, il n’y avait pas de moteur inboard. Néanmoins, ce bateau était attachant, après la visite, j’ai longuement hésité et surtout je n’ai pas demandé à voir le first 30 qui pourtant dépendait du même vendeur.

Rendu à la maison, j’ai réfléchi et décidé avec Françoise qu’il fallait visiter le first 30. Nous le fîmes rapidement. Nous avons trouvé un bateau qui venait de Corse et à ce titre ne sentait pas mauvais, premier bon point. Il y avait six couchettes, deuxième bon point. Il est plus grand et plus logeable que tous les bateaux que nous avions précédemment visités, troisième bon point.

Le bateau était stocké sur un parking au sec. Impossible de faire démarrer le moteur dans ces conditions. Enfin, je n’ai pas pensé à l’époque une batterie chargée, une cuvette pleine d’eau et du gazole propre suffisait à pour faire démarrer et tourner un moteur marin….

La visite révéla que le stockage dans le port pendant 3 ans n’avait pas été bénéfique ! Qui en aurait douté, du reste !

  Le Carré

  Le poste avant

  Le carré vu de l'arrière

Il y avait beaucoup de travail à faire dessus. A l’intérieur, les vaigrages étaient délabrés et la sellerie était en piteux état. A l’extérieur, le gelcoat de la coque était usé par le frottement des pare battage, les hublots principaux étaient fendus, les couches successives d’antifouling montraient des œuvres vives saines mais qui demandaient une mise à nu. Néanmoins, l’osmose ne semblait pas avoir fait de ravages…. Les voiles pour la plupart étaient dans un état correct. Seuls la grand voile d’origine et le génois médium étaient cuits. Le spinnaker manquait ainsi que le tangon. J’ai eu la preuve de son existence en lisant le journal de bord abandonné sur la table à cartes comme beaucoup d’autres choses du reste.

Finalement, quelques heures de négociation plus tard, je me retrouve propriétaire d’un first30  de 1979, très éloigné de mon cahier des charges. En effet, il n'est pas transportable, ne s'échoue pas et ne rentre même pas dans notre jardin.

Nous le vidons rapidement de tout ce qui peut être débarqué, coussins, voiles, etc.

J’ai organisé son rapatriement par la route en septembre. Le concessionnaire Bénéteau à St Cast, le réceptionne et le stocke au sec dans un hangar. A partir de là, je vais pouvoir m’occuper sérieusement de Force Pas 2.

La remise en forme de Force Pas 2

C’est courant septembre 1999, que je retrouve mon bateau sous son hangar. Cette nouvelle visite me permet de commencer à envisager la somme de travaux que nous allons devoir réaliser jusqu’à la mise à l’eau pour la saison prochaine.  Je mesure un peu mieux l'étendue de la tâche de restauration !!!

   A l'intérieur :

  • Nettoyage des fonds
  • Refaire les vaigrages
  • Revernir les les parties en bois
  • Nettoyer et vernir la table à cartes
  • Refaire les coussins
  • Refaire l'électricité et le tableau électrique
  • Changer les joints des WC

   A l'extérieur :

  • Changer le gréément courant
  • Refaire les branchements des feux de navigation
  • Changer les hublots qui sont fendus et/ou décollés
  • Nettoyer et graisser tous les winchs
  • Changer les bloqueurs
  • Mettre à nu les oeuvres vives et refaire l'antifouling
  • Protéger la coque aux endroits où le gelcoat est usé

J'ai établi ces deux listes qui consitue le minimum pour faire naviguer le bateau pendant lété 2000. Et elles constituent, ce que je me suis attribué ! Je laisserai quelques travaux à des professionnels.....L'installation d'un enrouleur, par exemple, réalisée par un professionnel qui a fait faillite maintenant, je comprends pourquoi !!!

Tout d’abord, j'ai démonté tous les morceaux de contreplaqué possibles mais aussi les hublots qui me serviront de modèles. J’ai chargé un break et maintenant je vais pouvoir m'atteler aux vernis ! Pour plus de détails consultez le dossier disponible ici

J'ai arraché tous les vaigrages. Pour nettoyer la coque des restes de mousse, je l'ai frottée à la brosse métallique. Après avoir essayé différents produits dont un décolleur de moquette excellent mais trop toxique, la brosse s'est avérée le meilleur compromis rapidité/efficacité.

Conseil : une fois la coque débarrassée de toutes les traces de vaigrages, appliquez une peinture monocomposant dans la même teinte que le vaigrage que vous installerez.

Les travaux extérieurs ont vraiment débuté pendant le Week end du 11 Novembre 1999. Nos amis sont venus nous aider, il faut dire qu'à la vue des premières photos, ils ont eu pitié de nous. Alors, avec Patrick nous avons commencé à gratter la coque pour enlever toutes les couches antifouling et puis nous avons poncé la coque à la ponceus orbitale grain 80.

Nous avons utilisé un racloir pour enlever l'antifouling. Il faut bien doser l'effort sur le manche pour ne pas trop entamer le gelcoat.

Conseil : penser à changer fréquemment la lame du racloir

Résultat après ponçage à l'orbitale grain 80. Il faut changer souvent de disque à poncer et brancher un aspirateur à la ponceuse !!

 

La quille a été décapée et traitée localement. Aujourd'hui (2009) la rouille revient par endroits. En tout cas rien de grave.

Nos femmes ont bien ri en nous voyant rentrés tous noirs tels des travailleurs des mines de charbon.  En tout cas, la journéee a été bonne puisque, une fois la coque à nu pas de trace d'une minuscule cloque d'osmose !

Pour nous délasser, nous nous sommes occupé des boiseries restées sur le bateau. Nous les avons poncées à la ponceuse vibrante grain 100 puis nous avons passé une couche d'un mélange d'huile de lin, essence de térébenthine et de siccatif pour nourrie le bois en profondeur.

Certaines parties noircies par l'humidité ont été rafraichies à l'acide oxalique puis reteintées avec de la lasure couleur pin d'orgéon.  Plus tard les boiseries ont reçu 3 couches de vernis poluréthane satiné.

    Elle n'est pas belle ma voute ?

     

    Les mineurs de retour à la maison !

     

    Les boiseries ont repris un air de neuf !

     

Pendant ce temps là d'autres ouvriers prenaient en chage le passage des nouvelles drisses dans le mât ou le nettoyage des winchs bloqués par de la graisse durcie !!! Je n'avais jamais vu cela auparavnat. Je les pensais foutus et en fait le nettoyage qui leur fut prodigué à ce moment là leur a été bénéfique et j'ai même pu les revendre lorsque j'ai installé des Self tailing.

A noter : les winchs barlow étaient fixés par des vis qui ont été sciées sur place. Impossible de les démonter, et pour cause, le copeau a bloqué l'écrou ! Nous avons donc dû finir de les scier à la disqueuse pour dévisser les écrous. Tâche un peu fastidieuse car il n'y a pas vraiment de place !!! Choisir une petite disqueuse. !

Un fois poncée, les oeuvres vivves ont reçu deux couches de peinture epoxy. Que j'ai utilisée aussi pour protéger les zones à nu des oeuvres mortes en attendant une peinture de coque. Vous le verrez plus tard au moment de la mise à l'eau....

C'est en Avril 2000 que j'ai continué à travailler sérieusement sur le bateau ! Tout d'abord j'ai refait l'électricité. J'ai travaillé deux jours dans le bateau et trois pour tout préparer en particulier le tableau électrique que j'ai réalisé moi même. Mon fils s'est occupé des feux avants et ça fonctionne toujours ! On le voit "armé" du pistolet à air chaud !!! Il vient de finir le remplacement du domino dans la baille à mouillage !

J'ai commencé à préparer le chantier pour l'installation du vaigrage. J'ai utilisé un revêtement vinyle de 3 mm d'épaisseur. Il est couramment utilisé pour couvrir des mûrs de salle de bains et je pensais que ceal conviendrait pou pour remplacer le skaï sur mousse. Maintenant, après 6 ans d'expérience, et quelques infiltrations d'eau, je crois que le choix était bon mais que la colle que j'ai utilisée est la cause des trâces brûnatres.

    Chantier vaigrage : une planche dans le cockpit

    Le poseur dans la couchette navigateur

A deux le travail va plus vite. Nous avons mis 2 jours pour finir l'ensemble.  Du coup nos épouses ont pu admirer le résultat de notre travail ! Vous noterez que nous avons collé le hublot tribord, on voit maintenant l'habillage en alu.

Nous sommes de retour en mai 2000, j'imagine que c'est pendant le week-end de l'ascension, le rendez vous pour la mise à l'eau est pris pour le 1er juillet à 7h. Evidemment la marée nous obligera à nous lever tôt. Nous qui avions l'habitude de commencer à naviguer vers 11h du matin......Revenons en juin, ces quelques jours nous ont permis de coller le hublot babord et celui situé au dessus des toilettes. Et surtout, mon épouse m'a aidé à faire l'antifouling, qu'elle fait, depuis, tous les ans...

Nous avons installé les coussins et fini quelques lés de vaigrage à l'avant.

Nous avons remis les planchers et tous les morceaux de contreplaqué que j'ai vernis en région parisienne

La coque a reçu son antifouling et une peinture époxy sur les endroits les plus abimés  en attendant une peinture de coque qui viendra plus tard....

 

La routine pour l'humanité, un grand jour pour Force pas 2

La veille : 30 juin 2000

Le pari semble gagné. Le bateau est au chantier, le moteur tourne.....Jusqu'à la dernière minute il m'a causé des tracas. Si nous n'avions pas pu le démarrer avant, c'est qu'il avait bu de l'eau par l'échappement. La soupape d'échappement restait ouverte. Plus de compression, pas de démarrage. Une culasse d'occasion nous a sauvé. Merci au mécanicien du chantier.

Tous mes amis navigateurs sont là, ils se donnent à fond pour que Force Pas soit prêt...Pour moi qui ne l'ai jamais vu flotter la pression monte....

Au chantier, en route vers le port !

  Au port tout le monde s'affaire !

 

Mise à l'eau le 1er Juillet 2000, 7h

Ces derniéres heures ont été une fête, d'abord tous mes amis ont répondu présent ! Et puis après ces longs mois de bricolage ingrat, il me tardait de voir ce bateau dans l'eau. Histoire de me rassurer, mais aussi d'être fier du travail réalisé.  Le temps est calme, mais gris encore à cette heure là. Nous sommes tous là, c'est Jean-François F. qui manipule la grue. J'angoisse quand je vois Force Pas accroché à des sangles à quelques mètres au dessus de nos têtes. Enfin il touche l'eau, Florence saute avec moi sur le bateau, elle aussi était impatiente de le voir naviguer ce canot.... Puis on embarque les coussins, la batterie auxilaire, etc. Arnaud, Francis et Patrick nous rejoignent sur le pont. Heureusement, la navette, merci Manu, est là pour nous guider vers notre mouillage S2-S4.

Sous les sangles, la Manche

En route !

Où est la place S2-S4 ?

De retour à la rame...

Après l'avoir amarré, nous nous retrouvons pour fêter l'événement... Cette journée, pleine d'émotions, nous aura vu prendre 2 petits déjeuners et arroser 3 fois cette mise à l'eau.....!!!

Conclusion

Finalement, j'ai gagné mon pari, certainement grâce à mes amis et à ma famille qui m'ont supporté dans cette aventure. Personnellement, j'ai pris beaucoup de plaisir à travailler sur ce bateau que je connais, maintenant, de fond en comble. J'ai acquis une expérience dans les domaines techniques que nécessitent un bateau de plaisance qui m'aide dans la gestion au quotidien de ce bateau.

En l'utilisant je lui trouve des qualités que je ne soupçonnais pas. Naviguer avec lui, en famille ou avec des amis reste un immense plaisir. Je n'aime pas la régate, même si je la pratique de temps à autre. Mon plus grand bonheur est d'être sur la mer, de sentir vivre mon bateau et surtout de transmettre mon savoir faire.  Alors n'hésitez pas à me poser des questions.

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